Le but de cette page est de faire ressortir les parrallélismes entre le scénario de XIII par Jean Van Hamme et la réalité. Comme vous le constaterez, il y en a un grand nombre...

Voici les principaux sujets:

• Sheridan = Kennedy
• Le jour du soleil noir... à Dallas?
• L'affaire Mountrose-Rosenberg
• Le Costa Verde ou Cuba?
• La campagne d'Asie et la guerre du Vietnam
• Les autres en vrac

Sheridan = Kennedy

Le clan Sheridan est bien entendu l'équivalent du clan Kennedy:

Le père, self-made man d'origine irlandaise, riche et puissant, plein d'ambition pour ses fils n'est pas une invention de Jean Van Hamme, mais bien le portait du père de John F. Kennedy.

Les liens entre les Kennedy et la mafia (qui aida John à gagner la Maison Blanche dans des élections extrêmement serrées contre Nixon) sont representés par l'accord entre Giordino et Henry Sheridan concernant leurs fils respectifs: Frank et William.

Les deux frères font de la politique, le premier est brillant et tous les espoirs se tournent vers lui... il arrive au pouvoir, mais avec une politique trop "ouverte" il mécontente les nationalistes et l'extrême droite. Il se fait finalement abattre... John F. Kennedy ou William Sheridan? La similitude est frappante!

Le personnage de Wally Sheridan est cependant intéressant, car il est un mélange de John et Bob Kennedy:

• De John Kennedy: Président populaire, il forme avec son épouse (une femme belle, intelligente et discrète) un couple parfait, bien qu'il soit un homme à femmes.

• De Bob Kennedy: Frère cadet de William, il doit attendre la mort de son frère pour atteindre le pouvoir (contrairement à Bob, il est le commanditaire de l'assassinat et ne se fait pas tuer avant d'atteindre les sommets de la politique), il est moins doué que son frère aîné.

Le côté positif de John Kennedy est représenté par William Sheridan: beau, intelligent, populaire, pratiquant une politique sociale digne de ce nom, ayant une épouse charmante, etc. Alors que le côté négatif est illustré par Wally: homme à femmes, ayant une double vie, prêt à tout pout parvenir au pouvoir, etc.

Le jour du soleil noir... à Dallas?

Comme chacun le sait, le 22 novembre 1963 à Dallas, John F. Kennedy se faisait abattre, vraissemblablement par un groupe de tueurs, dans des circonstances encore sombres. Un bouc émissaire, Lee Harvey Hoswald, se faisait arrêter quelques heures après et était abattu à son tour par un mafieu, Jack Ruby, avant qu'il ne puisse être entendu ou jugé... la mythe JFK était lancé!

Dans la saga XIII, le président William Sheridan, en tournée dans une ville du sud (Dallas?), se fait abattre par Steve Rowland, tireur d'élite dans les SPADS (commandos de l'armée US). Ce dernier n'est que le bras d'un gigantesque complot visant à renverser le pouvoir par un coup d'état pour y installer une dictature de droite.

Dans les deux cas, le choc est terrible pour la population américaine, la victime étant un président très populaire. Dans les deux cas c'est un film d'amateur (imprévu) qui permet de faire avancer l'enquête. Dans les deux cas le bouc émissaire est exécuté suite aux ordres des commanditaires. Dans les deux cas l'enquête officielle ne parviendra pas à élucider le mystère (XIII: le numéro I n'est pas inquiété par l'enquête; JFK: on ignore toujours l'identité des commanditaires de l'assassinat). Dans les deux cas le frère cadet prendra la succession de son aîné (même si Bob Kennedy se fera également abattre avant même de pouvoir atteindre ses objectifs politiques).

Le juge Allenby est en fait l'équivalent du juge Earl Waren: il fait prêter serment au président et est censé conduire l'enquête officielle qui est dans les deux cas un échec: dans XIII, il fait partie de la conspiration des XX; pour JFK, la commission qui porte le nom de Earl Waren (son responsable) est un exemple de catastophe juridique et d'échec sur le plan de la persuasion du public.

Amos prend en quelque sorte le rôle du juge Garrison: ce dernier, soucieux de connaître la vérité sur cet assassinat, fût le seul à mener une enquête digne de ce nom sur l'affaire (malgré les pressions de la CIA et du FBI). Il émit l'hypothèse d'un complot et du tir croisé triangulaire, détruisit la thèse officielle et tenta de faire condamner l'une des têtes du complot. Sur ce dernier point il échoua, mais il réussit au moins à faire passer l'idée (maintenant admise par la majorité) du complot dicté par les hautes sphères de l'Etat, et non pas les Cubains, ni les Soviétiques...

L'affaire Mountrose-Rosenberg

L'histoire des Rosenberg (images ci-contre), ce couple de chercheurs d'origine juive qui aurait dévoilé les secrets de la bombe atomique aux Soviétiques en pleine chasse aux sorcières, est célèbre et fait partie de l'histoire "traumatisante" des USA. Les Rosenberg ont été "jugés", condamnés et exécutés en 1953, malgré les multiples déclarations d'innocence et les protestations d'une partie de la population.

Dans XIII, les Mountrose (traduction litérale de Rosenberg) sont des chercheurs qui subissent le même sort que les Rosenberg. Johnathan Mac Lane, alors brillant journaliste, prend leur défense et se fait emprisoner. A sa sortie de prison, il doit fuir dans une petite ville des Rocheuses (Greenfalls). C'est là-bas qu'il se fera finalement exécuter par le Ku Klux Klan local emmené par Dwight Rigby.

Le Costa Verde ou Cuba?

L'histoire du Costa Verde semble très proche de celle de Cuba: un dictateur soutenu par les américains (et la CIA, bien entendu) est renversé par des révolutionnaires aidés par les soviétiques. Dans un cas comme dans l'autre, la révolution est menée par deux chefs charismatiques (Fidel Castro & le Che pour Cuba, Angel de Los Santos et El Cascador pour le Costa Verde).

Ernesto Che Guevara	La photo du cadavre du Cascador

La photo du cadavre du Che, abattu en Bolivie par la CIA a fait le tour du monde... dans XIII, celle du Cascador a également été diffusée dans toute la presse d'après les dires de Van Horn (dirigeant de la Minerco).

Dans XIII, "El Cascador" est l'équivalent du Che: il est adulé par la population, très efficace, très charismatique et, surtout, disparaît dans des conditions assez sombres (racheté par Heideger dans XIII, abattu par la CIA en Bolivie dans le cas du Che).

De son côté, Angel de Los Santos est en quelque sorte l'équivalent de Fidel Castro: leader de la révolution aux idées communistes, il essaie de prendre le pouvoir par tous les moyens, dans le but d'instaurer au Costa Verde une dictature.

Il est jaloux de la renommée de son second et préfère le livrer aux forces armées du dictateur que de le voir prendre sa place. Il en profite ensuite pour l'accuser de trahison.

La campagne d'Asie et le conflit du Vietnam

Il est évident que la "campagne d'Asie" dont Carrington et quelques autres parlent dans les épisodes de XIII est l'équivalent de la guerre du Vietnam.

Le choc provoqué, la "sale" guerre dont parle Martha, la fierté d'en avoir échappé (ou de l'avoir fait), les exploits des SPADS (genre de Rambos à la sauce Carrington), etc. montrent très bien le profond traumatisme qui règne dans la population. C'est exactement la même chose aux USA. Même 25 ans après... la blessure reste ouverte.

  

Dans XIII, cela va jusqu'à provoquer une tentative de coup d'Etat (par la conspiration des XX), alors que l'histoire des USA n'a heureusement pas été aussi loin (quoi que... l'assassinat de JFK n'en était pas loin).

Les autres en vrac

Dans l'ordre:

• Les élections présidentielles entre Galbrain et Wally Sheridan: le premier est un conservateur, le deuxième un démocrate. Les arguments et les slogans semblent sortir tout droit des débats politiques passés ou présents.

• Les petites villes rurales possédées et dirigées par une famille ou une personne: Southbourg, Greenfalls, etc.

• La haine raciale présente dans ce genre de ville: à Greenfalls, le Ku Klux Klan et les chasseurs qui s'attaquent à Jones par exemple.

• Toute l'histoire des 3 amis irlandais pourrait très bien être vraie (ancrée dans une multitude de faits réels allant de la guerre civile au Mexique à la deuxième guerre mondiale en passant par les agissements de la mafia).

• La cupidité et la soif d'audimat des médias montrée par le jugement de Sheridan par Carrington.

• La désinformation de la part de l'Etat dans les moments cruciaux et difficiles: la mort de Wally Sheridan déguisée en accident chirurgical par exemple.

• etc.

Comme vous pouvez le constater, Jean Van Hamme ne rate pas une occasion de s'inspirer de faits réels (d'actualité ou historique) pour dynamiser encore le scénario de la série. Il utlise également les "fantasmes" et autres traumatismes qu'il reformule à sa manière (assassinat d'un président, révolutionnaire racheté par les services secrets américains, association entre mafia et pouvoir, etc.)

Le résultat est une saga passionnante et immergée dans un univers quasi-réél. Cela permet aux lecteurs d'encore mieux entrer dans l'histoire en croyant suivre un reportage ou visionner un film...

Bravo et merci monsieur Van Hamme!

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