Equateur : Août - Septembre 2001  
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   Sylvain
   Ian

- Mercredi 29 Août -

Riobamba - Alausi - Sibambe - Alausi - Cuenca

Levé mega tôt grâce à notre réveil qui, soit dit en passant, est le plus moche du monde. Il est 4:45. P'tain, on sera les premiers sur le train !!! On se prépare en vitesse et on part. Arrivés à la porte de l'hôtel, une grille cadenassée nous bloque le passage… et merde ! C'est là qu'un mec sort d'un espèce de cagibi sous l'escalier pour nous ouvrir la porte… original.

5h00 du mat', on est paré!
Plus que 2 heures avant le départ!
   
Le bus, c'est moins cher, plus
rapide, plus confortable, mais...
ce n'est pas "le train le plus
difficile du monde"!

On arrive à la gare vers 5:00. (Note Ian : On est les quatrième et cinquième, seuls deux Irlandais et un Suisse nous ont devancés : ) Là aussi les grilles sont fermées. Il y a quelques personnes mais surtout des locaux qui viennent vendre des trucs. Finalement, on peut entrer… pour aller attendre sur le quai. Le train n'est pas encore là, évidemment. C'est un peu le bordel, on ne sait pas trop quoi faire ni où se mettre pour être certains d'avoir une bonne place sur le toit. De plus en plus de gens arrivent. Autant de concurrents pour nous… On entend dire qu'il faut aller sur le toit du wagon qui est un peu derrière la gare… mmmh ? Vous êtes sûr ? Pour pas prendre de risques, Ian y va et moi je reste sur le quai avec les sacs. Toujours plus de monde… je décide de laisser les sacs où le mec de la gare nous a dit, et je rejoins Ian sur le toit… maintenant il faut être patient, mais c'est un poste d'observation privilégié et on en profite : la tronche et le look des touristes, les petits vendeurs (comme d'hab.), l'attitude des français derrière nous, etc.

C'est parti et il faut hyper froid...
Les enfants nous font signe...
   
Premier incident, le déraillement du
train-bus qui nous précède!
Sylvain et les autres touristes
patientent sur le toit!

Le train part finalement à l'heure… il fait mega froid. Avec mes cinq couches, j'ai juste chaud. Mais c'est vraiment cool… surtout pour Ian qui y va de "c'est excellent", "trop cool" et autres "c'est génial" euphoriques. Ce qui nous fait marrer, c'est que les locaux doivent vraiment nous prendre pour des tarés, entassés sur les toits alors qu'il y a des wagons normaux certainement beaucoup plus confortables… mais bon, c'est ça l'aventure ! On traverse donc une sorte de plaine (mais c'est pas vraiment plat) et on croise pas mal de gens et d'enfants. La majorité nous fait des signes amicaux, on leur répond. Le paysage est vraiment magnifique : montagnes en arrière plan, plaines vertes et cultivées au premier plan, on longe une rivière, on passe une cimenterie, etc. On a même l'impression de traverser une sorte de désert, un peu comme ceux qu'on voit dans les Lucky Luke. On s'pète le cul, mais c'est vachement cool. En plus, le soleil commence à faire son apparition, ce qui nous réchauffe bien (presque trop avec toutes nos couches). On fait un arrêt forcé, suite au déraillement du petit train (un bus transformé pour aller sur les rails) qui nous précédait. Les gens descendent, observent, donnent leur avis et finalement les mecs arrivent à le remettre sur les voies… une demi heure de perdu, ça va encore. On s'arrête dans une gare (Guamote) à peu près à mi-chemin d'Alausi. Des vendeurs montent, des enfants se promènent avec des lamas (pour amuser les touristes ?) et nous, on en profite pour se lever, histoire de préserver un peu notre arrière-train… (Note Ian : Et notre dos !)

Le train longe un cours d'eau.
A Guamote, un enfant se
promène avec son lama...
   
Les enfants d'un école
attendent le passage du train!
Nous traversons une large plaine...

On repart pour la deuxième partie du trajet. Le soleil se fait de plus en plus présent, ce qui est une bonne chose. On peut enlever une couche ou deux… Le paysage devient plus sec, plus montagneux… On s'approche d'Alausi. On finit par y arriver vers 11:30, soit après quatre heures et demi de train. Quelques touristes montent sur le toit, mais il n'y a pas beaucoup de place. (On doit être une soixantaine sur notre wagon et un peu plus sur l'autre.) M'enfin, on se sert un peu et ça joue. Nous, on peut pas se plaindre, on a pas mal de place. Ah oui, j'oubliais, il y a aussi des vendeurs qui montent… étonnant, non ? : )

On approche d'Alausi...
Nous passon le 1er aiguillage
du Z du nez du Diable...

On part donc pour la partie spéciale touristes : "le nez du diable" (Note Ian : "El nariz del diablo") Le voie est à flan de montagne (et on est pas mal haut) et descend assez raide. C'est très sec et le soleil cogne. On est obligé de se tartiner de crème pour ne pas brûler. (Note Ian: Après plusieurs heures à bouffer de la poussière, s'étaler de la crème sur le visage, c'est un vrai bonheur !) Le nez du diable est impressionnant. On est vraiment haut et on voit une ancienne gare tout en bas. Pour descendre, on passe par deux aiguillages où on change de direction, (ça fait comme un Z le long de la montagne). Avec Ian, on pensait qu'il y en avait plus, mais c'est déjà pas mal… Arrivé en bas, le train s'arrête un moment pour qu'on puisse faire des photos. La vue de la montagne et des voies est hallucinantes… espérons que les photos donneront bien. On repart après avoir croisé l'ordre des wagons. (Les raisons de cette manœuvre nous échappe un peu…) On est de retour à Alausi vers 13:00. Maintenant, il y a un autre problème, nos sacs ont-ils bien été embarqués à Riobamba ? La réponse est oui (heureusement). On les récupère et on va prendre le bus (dont on a acheté les billets directement sur le toit du train à un vendeur jouant les équilibristes).

"El nariz del Diablo"!
Et on y était!!! : )

Pause pipi, achat de quelques trucs à manger et d'une bouteille de coca (on a soif après être resté des heures au soleil) et c'est parti pour quatre heures de bus. Ca n'avance pas très vite (p'tain ça grimpe) mais la vue est assez cool… sauf que nous, on a l'échelle qui permet de monter sur le toit juste devant notre fenêtre. C'est donc pas très évident, mais on arrive tant bien que mal à regarder dehors. Ah oui, j'oubliais les deux anglaises derrière nous, Ian : "Hi ! Where are you from ?" : )

Après environ une heure de route, on s'arrête. En fait, on s'est fait arrêter par la Policia Nacional locale… p'tain, on comprend rien, mais ça prend du temps et on est en plein soleil… il commence à faire chaud. On sort pour se mettre à l'ombre et on apprend (en tendant l'oreille) que notre chauffeur n'a pas le droit de rouler jusqu'à Cuenca (pourquoi ? difficile à dire… mais les flics font chier). (Note Ian : En fait, on venait de passer un tronçon de route en rénovation qui ce jour là était interdit à la circulation dans un des sens (le notre)) Tentative de corruption, (je vois le chauffeur tendre les billets au policier), mais c'est l'échec, on est toujours arrêté. Après un peu plus d'une heure, on nous dit qu'on a le droit d'aller jusqu'à Chunchi (la ville juste à côté) et que là-bas on devra prendre un autre bus… bizarre, mais nous, on veut bien. Le seul truc, c'est qu'à Chunchi, il n'y a pas l'ombre d'un bus qui traîne. Le ton commence à monter, plusieurs personnes négocient avec le flic (dont Ian, mais ce sont les françaises qui vont faire avancer les choses). Au bout du compte, le flic dit qu'il va demander à son chef si on peut quand même y aller. Il part téléphoner et revient deux minutes après. Ok, on est "libre" ! En réalité, on soupçonne que le flic s'est rendu compte que ça allait un peu loin : on voulait être remboursé intégralement, on voulait arriver à Cuenca, etc. Il a été obligé de changer de décision. N'empêche qu'on a quand même dû repasser au bureau des flics pour avoir une "autorisation exceptionnelle" : ) Nous, ça nous fait bien marrer… mais on a perdu au moins une heure et demi.

On repart et la route est malheureusement beaucoup plus longue que ce que l'on pensait, trois heures de route pour arriver de nuit (20:00) à Cuenca. On en a marre, on prend donc un taxi qui nous emmène à l'hôtel où on retrouve Ana Maria qui est arrivée vers 19:00 directement de Quito. On se pose quelques minutes, douche, changement d'habits, etc. avant de partir manger. On choisit un resto mexicain pour son cadre sympa… et comme par hasard, les français du train sont aussi là. On mange, on est crevé donc on rentre à l'hôtel et hop, on plonge dans les draps pour une nuit bien méritée…

A part ça, n'oublions pas : les vendeurs sur le train qui ont fait tout le trajet avec nous (bonjour les équilibristes) ; les touristes qui lançaient des sucettes aux enfants au bord de la voie, (je trouve ça assez limite, mais bon) ; la mer de nuage contre-bas sur la deuxième partie de la route.

Jour suivant: Jeudi 30

 
 © Sylvain Cujean & Ian Rickebusch - 2001