Riobamba - Alausi - Sibambe - Alausi - Cuenca
Levé mega tôt grâce
à notre réveil qui, soit dit en passant,
est le plus moche du monde. Il est 4:45. P'tain, on
sera les premiers sur le train !!! On se prépare
en vitesse et on part. Arrivés à la porte
de l'hôtel, une grille cadenassée nous
bloque le passage
et merde ! C'est là qu'un
mec sort d'un espèce de cagibi sous l'escalier
pour nous ouvrir la porte
original.
5h00 du mat', on est paré! |
Plus que 2 heures avant le départ! |
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Le bus, c'est moins cher, plus
rapide, plus confortable, mais... |
ce n'est pas "le train le plus
difficile du monde"! |
On arrive à la gare vers 5:00.
(Note Ian : On est les quatrième et cinquième,
seuls deux Irlandais et un Suisse nous ont devancés
: ) Là aussi les grilles sont fermées.
Il y a quelques personnes mais surtout des locaux qui
viennent vendre des trucs. Finalement, on peut entrer
pour aller attendre sur le quai. Le train n'est pas
encore là, évidemment. C'est un peu le
bordel, on ne sait pas trop quoi faire ni où
se mettre pour être certains d'avoir une bonne
place sur le toit. De plus en plus de gens arrivent.
Autant de concurrents pour nous
On entend dire
qu'il faut aller sur le toit du wagon qui est un peu
derrière la gare
mmmh ? Vous êtes
sûr ? Pour pas prendre de risques, Ian y va et
moi je reste sur le quai avec les sacs. Toujours plus
de monde
je décide de laisser les sacs
où le mec de la gare nous a dit, et je rejoins
Ian sur le toit
maintenant il faut être
patient, mais c'est un poste d'observation privilégié
et on en profite : la tronche et le look des touristes,
les petits vendeurs (comme d'hab.), l'attitude des français
derrière nous, etc.
C'est parti et il faut hyper froid... |
Les enfants nous font signe... |
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Premier incident, le déraillement
du
train-bus qui nous précède! |
Sylvain et les autres touristes
patientent sur le toit! |
Le train part finalement à l'heure
il fait mega froid. Avec mes cinq couches, j'ai juste
chaud. Mais c'est vraiment cool
surtout pour Ian
qui y va de "c'est excellent", "trop
cool" et autres "c'est génial"
euphoriques. Ce qui nous fait marrer, c'est que les
locaux doivent vraiment nous prendre pour des tarés,
entassés sur les toits alors qu'il y a des wagons
normaux certainement beaucoup plus confortables
mais bon, c'est ça l'aventure ! On traverse donc
une sorte de plaine (mais c'est pas vraiment plat) et
on croise pas mal de gens et d'enfants. La majorité
nous fait des signes amicaux, on leur répond.
Le paysage est vraiment magnifique : montagnes en arrière
plan, plaines vertes et cultivées au premier
plan, on longe une rivière, on passe une cimenterie,
etc. On a même l'impression de traverser une sorte
de désert, un peu comme ceux qu'on voit dans
les Lucky Luke. On s'pète le cul, mais c'est
vachement cool. En plus, le soleil commence à
faire son apparition, ce qui nous réchauffe bien
(presque trop avec toutes nos couches). On fait un arrêt
forcé, suite au déraillement du petit
train (un bus transformé pour aller sur les rails)
qui nous précédait. Les gens descendent,
observent, donnent leur avis et finalement les mecs
arrivent à le remettre sur les voies
une
demi heure de perdu, ça va encore. On s'arrête
dans une gare (Guamote) à peu près à
mi-chemin d'Alausi. Des vendeurs montent, des enfants
se promènent avec des lamas (pour amuser les
touristes ?) et nous, on en profite pour se lever, histoire
de préserver un peu notre arrière-train
(Note Ian : Et notre dos !)
Le train longe un cours d'eau. |
A Guamote, un enfant se
promène avec son lama... |
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Les enfants d'un école
attendent le passage du train! |
Nous traversons une large plaine... |
On repart pour la deuxième partie
du trajet. Le soleil se fait de plus en plus présent,
ce qui est une bonne chose. On peut enlever une couche
ou deux
Le paysage devient plus sec, plus montagneux
On s'approche d'Alausi. On finit par y arriver vers
11:30, soit après quatre heures et demi de train.
Quelques touristes montent sur le toit, mais il n'y
a pas beaucoup de place. (On doit être une soixantaine
sur notre wagon et un peu plus sur l'autre.) M'enfin,
on se sert un peu et ça joue. Nous, on peut pas
se plaindre, on a pas mal de place. Ah oui, j'oubliais,
il y a aussi des vendeurs qui montent
étonnant,
non ? : )
On approche d'Alausi... |
Nous passon le 1er aiguillage
du Z du nez du Diable... |
On part donc pour la partie spéciale
touristes : "le nez du diable" (Note Ian :
"El nariz del diablo") Le voie est à
flan de montagne (et on est pas mal haut) et descend
assez raide. C'est très sec et le soleil cogne.
On est obligé de se tartiner de crème
pour ne pas brûler. (Note Ian: Après plusieurs
heures à bouffer de la poussière, s'étaler
de la crème sur le visage, c'est un vrai bonheur
!) Le nez du diable est impressionnant. On est vraiment
haut et on voit une ancienne gare tout en bas. Pour
descendre, on passe par deux aiguillages où on
change de direction, (ça fait comme un Z le long
de la montagne). Avec Ian, on pensait qu'il y en avait
plus, mais c'est déjà pas mal
Arrivé
en bas, le train s'arrête un moment pour qu'on
puisse faire des photos. La vue de la montagne et des
voies est hallucinantes
espérons que les
photos donneront bien. On repart après avoir
croisé l'ordre des wagons. (Les raisons de cette
manuvre nous échappe un peu
) On est
de retour à Alausi vers 13:00. Maintenant, il
y a un autre problème, nos sacs ont-ils bien
été embarqués à Riobamba
? La réponse est oui (heureusement). On les récupère
et on va prendre le bus (dont on a acheté les
billets directement sur le toit du train à un
vendeur jouant les équilibristes).
"El nariz del Diablo"! |
Et on y était!!! : ) |
Pause pipi, achat de quelques trucs à manger
et d'une bouteille de coca (on a soif après être
resté des heures au soleil) et c'est parti pour
quatre heures de bus. Ca n'avance pas très vite
(p'tain ça grimpe) mais la vue est assez cool
sauf que nous, on a l'échelle qui permet de monter
sur le toit juste devant notre fenêtre. C'est
donc pas très évident, mais on arrive
tant bien que mal à regarder dehors. Ah oui,
j'oubliais les deux anglaises derrière nous,
Ian : "Hi ! Where are you from ?" : )
Après environ une heure de route,
on s'arrête. En fait, on s'est fait arrêter
par la Policia Nacional locale
p'tain, on comprend
rien, mais ça prend du temps et on est en plein
soleil
il commence à faire chaud. On sort
pour se mettre à l'ombre et on apprend (en tendant
l'oreille) que notre chauffeur n'a pas le droit de rouler
jusqu'à Cuenca (pourquoi ? difficile à
dire
mais les flics font chier). (Note Ian : En
fait, on venait de passer un tronçon de route
en rénovation qui ce jour là était
interdit à la circulation dans un des sens (le
notre)) Tentative de corruption, (je vois le chauffeur
tendre les billets au policier), mais c'est l'échec,
on est toujours arrêté. Après un
peu plus d'une heure, on nous dit qu'on a le droit d'aller
jusqu'à Chunchi (la ville juste à côté)
et que là-bas on devra prendre un autre bus
bizarre, mais nous, on veut bien. Le seul truc, c'est
qu'à Chunchi, il n'y a pas l'ombre d'un bus qui
traîne. Le ton commence à monter, plusieurs
personnes négocient avec le flic (dont Ian, mais
ce sont les françaises qui vont faire avancer
les choses). Au bout du compte, le flic dit qu'il va
demander à son chef si on peut quand même
y aller. Il part téléphoner et revient
deux minutes après. Ok, on est "libre"
! En réalité, on soupçonne que
le flic s'est rendu compte que ça allait un peu
loin : on voulait être remboursé intégralement,
on voulait arriver à Cuenca, etc. Il a été
obligé de changer de décision. N'empêche
qu'on a quand même dû repasser au bureau
des flics pour avoir une "autorisation exceptionnelle"
: ) Nous, ça nous fait bien marrer
mais
on a perdu au moins une heure et demi.
On repart et la route est malheureusement beaucoup
plus longue que ce que l'on pensait, trois heures de
route pour arriver de nuit (20:00) à Cuenca.
On en a marre, on prend donc un taxi qui nous emmène
à l'hôtel où on retrouve Ana Maria
qui est arrivée vers 19:00 directement de Quito.
On se pose quelques minutes, douche, changement d'habits,
etc. avant de partir manger. On choisit un resto mexicain
pour son cadre sympa
et comme par hasard, les
français du train sont aussi là. On mange,
on est crevé donc on rentre à l'hôtel
et hop, on plonge dans les draps pour une nuit bien
méritée
A part ça, n'oublions pas :
les vendeurs sur le train qui ont fait tout le trajet
avec nous (bonjour les équilibristes) ; les touristes
qui lançaient des sucettes aux enfants au bord
de la voie, (je trouve ça assez limite, mais
bon) ; la mer de nuage contre-bas sur la deuxième
partie de la route.
Jour suivant: Jeudi
30
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